Usuaria:Elvire/Himno á beleza
Les Fleurs du mal SPLEEN ET IDÉAL Hymne à la Beauté
poème XXI ou XXII suivant les éditions, poème publié à partir de 1861, ne figure pas dans les éditions antérieures des Fleurs du mal.
Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme,
Ô Beauté ! ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l’on peut pour cela te comparer au vin.
Tu contiens dans ton œil le couchant et l’aurore ;
Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l’enfant courageux. [ 52 ]
Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.
Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
De tes bijoux l’Horreur n’est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.
L’éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L’amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l’air d’un moribond caressant son tombeau.
Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton œil, ton souris, ton pied, m’ouvrent la porte
D’un Infini que j’aime et n’ai jamais connu ?
De Satan ou de Dieu, qu’importe ? Ange ou Sirène,
Qu’importe, si tu rends, — fée aux yeux de velours,
Rhythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! —
L’univers moins hideux et les instants moins lourds ?
Himno á beleza (As flores do mal) Charles Baudelaire
Vés do ceo profundo ou saes do abismo ?
Ô Beleza ! a túa mirada, infernal e divina,
Verte confusamente a bondade e o crime,
E por iso pódesete comparar ao viño.
No teu ollo atopase o ocaso e a alborada;
Espallas perfumes como un atardecer de temporal;
Os teus bicos son unha poción e a túa boca unha ánfora
Qen fan covarde o heroe e valente o neno .